Violences chez les rikishi : que se passe-t-il vraiment ?

Takanoiwa annonce sa démission en compagnie de Chiganoura oyakata
Takanoiwa annonce sa démission en compagnie de Chiganoura oyakata

Violences chez les rikishi : que se passe-t-il vraiment ?

La récente affaire de Takanoiwa fait rebondir une fois de plus le problème récurrent des violences entre lutteurs au sein des heya et de la NSK.

D’abord les faits :

Takanoiwa a été accusé d’avoir frappé un jeune rikishi de sa nouvelle écurie Chiganoura durant la tournée des lutteurs en province ces derniers mois, et la NSK a dépêché une enquête rapide qui a déterminé la véracité de cette accusation : le lutteur mongol aurait giflé violemment puis cogné avec son point le jeune apprenti  qui « avait oublié quelque chose ». Dans un premier temps, Takanoiwa a d’abord regretté son geste, puis abandonné la tournée en cours.

Takanoiwa a finalement déposé une demande de mise à la retraite vendredi dernier, qui a été acceptée par la NSK. Il a déclaré:

« En levant la main sur mon jeune collègue, j’ai causé beaucoup de troubles. J’ai réfléchi à ce sujet et pris la responsabilité de me retirer du monde du sumô à partir d’aujourd’hui. »

 

On n’oublie pas que Takanoiwa a lui-même été la victime de cette violence en octobre 2017, suite à une violente altercation avec le yokozuna Harumafuji. Takanoiwa avait dû décliner sa participation aux deux Hon-Bashô suivants à cause de sa blessure, et le yokozuna Harumafuji avait dû démissionner et présenter ses excuses. Impossible à posteriori de déterminer réellement les responsabilités de chacun, mais les blessures de Takanoiwa faisaient foi.

Pourtant, tout n’était pas forcément clair dans cette affaire, car à l’époque, Takanoiwa n’avait pas été soutenu par son patron de heya, l’ex-yokozuna Takanohana, qui n’avait pas hésité à dénoncer auprès du Premier Ministre la position de charge de la NSK face à Harumafuji. Le même Takanohana démissionnera même quelques mois plus tard, suite à un désaccord profond avec la NSK. Qui croire ?

 

Si les conséquences de ces affaires vont encore une fois ternir l’image du sumô, la position de la NSK face à cette violence parait claire et volontaire. Le directeur de la NSK, Shibatayama oyakata, veut définitivement éradiquer la violence en dehors du dohyô et donc dans le milieu fermé des heya :

« L’association travaille depuis longtemps sur une solution à ce problème de violence. Il est important de répondre promptement pour être sûr que cela n’arrivera plus de nouveau. »

Pourtant, les derniers évènements montrent que cette violence existe encore et qu’elle sera difficile à éliminer, car elle a été entretenue pendant des décennies par les lutteurs eux-mêmes ; de rikishi, ceux-ci sont devenus ensuite oyakata, maîtres d’écurie, et ont maintenu la tradition de brutalité des entraînements qu’ils avaient reçue de leur maîtres avant qu’elle soit dénoncée sur la place publique. Le changement de mentalité dans les esprits et les traditions sera donc profond à appliquer…

 

Il est intéressant par ailleurs de remarquer que les dernières affaires concernent des lutteurs Mongols. La xénophobie des Japonais envers les étrangers, surtout dans leur sport national, est bien connue, et certains ont sauté le pas jusqu’à accuser la NSK de mettre en scène ces drames pour pouvoir se séparer des hauts-gradés Mongols au profit de Japonais. Rien ne permet d’affirmer cette allégation, et dans le passé, des lutteurs Japonais ont aussi fait l’objet de dénonciation pour violences.

 

Le monde de sumô va-t-il enfin réussir sa mutation et entrer de plain-pied dans la société moderne, où la violence ne peut être concentrée que sur le dohyô ? Nous l’espérons tous et cela doit passer par un changement des mentalités des lutteurs et plus encore de leur encadrement.

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7 commentaires

  1. Salut aux passionnés de Sumo,

    Je ne ferais aucun commentaire sur quel peuple est plus violent que quel autre.

    D’après mon ressenti, après plusieurs années de visionnage de basho, les rikishis que j’ai trouvé les plus violents sont Oosunaarashi qui s’élançait toujours le bras en avant, Hakuo et sa manie d’éjecter les rikishi hors du ring même lorsque ceux ci s’avouent vaincus, et puis aussi les rikishi qui aiment bien donner des baffes comme Yoshikaze ou encore Shohozan, mais a un degré moindre que les deux autres quand même.

    C’est dommage pour ces histoires de violence. Pour ma part j’aimais bien Harumafuji…Espérons que ça change.

  2. Donc, en résumé, vos arguments pour affirmer que
    – les mongols sont plus violent et agressifs que les japonais
    – ça se voit même dans leurs façon de combattre
    c’est simplement « chaque peuple est différent »

    le dernier banzuke listait Hakuho, Kakuryu, Ichinojo, Tamawashi, Takanoiwa, Chiyoshoma et Arawashi comme rikishi mongols en Makuuchi
    J’imagine que comme moi vous avez vu les affrontements de ces rikishis ces dernières années et je ne vois pas comment des rikishis comme par exemple Chiyoshoma, Arawashi, Kakuryu ou encore le nounours Ichinojo peuvent être qualifié de plus agressifs que les autres, sur les derniers tournoi le japonais Shohozan est clairement et de loin le plus agressif avec ces énormes claques à répétitions, pour autant il ne résume pas l’attitude japonaise. Il y des rikishis agressif de toutes origines et des placides de toutes origines.
    Le seul rikishi étranger violent que j’ai vu était Osunaarashi mais c’était clairement du à sa palette technique très faible plutôt que son origine..

  3. Bonjour Coachfrederic,
    chaque peuple ont des différences comportementales, culturel, d’attitudes, de mentalités. Pauvreté, richesse, le désir de changer de condition etc… Et le sport est très révélateur dans l’observation de c’est différences.

  4. J’aimerais entendre vos arguments permettant d’affirmer que les mongols sont plus violent et plus agressifs que les japonais ? Si vous dites que c’est un fait donner des éléments…

    Sinon quand a cette affaire il me parait extrêmement peu vraisemblable que seuls les mongols soit capable de violence. La xenophobie envers les étranger des japonais est connu. Les exemples brodik henderson ou John Tenta il y a une trentaine d’année sont un bon exemple il fait trois 7-0 en jonokuchi, jonidan, puis sandanme et le président de la japan sumo association de l’époque n’a rien trouvé de mieux à dire que d’annoncer qu’il était arrogant.

  5. Les Mongols sont plus agressifs et violents que les Japonais. C’est un fait. C’est une question anthropologique. Quand j’ai commencer à regarder les combats de sumo, c’est une des première chose que j’ai remarquer.

  6. merde
    si TAKANOIWA se retire ça m’emmerde grave !!!
    aucun cynisme j’appréciais juste ce guerrier qui a  » UNE GUEULE  » car oui ce mec a une GUEULE !!!!
    bon maintenant s’il a déconné il doit étre sanctionné quoique certaines sanctions me paraissent disproportionnées ….. OSUNAHARASHI l’égyptien a quand méme été dégagé pour pas grand-chose …
    c’est pas vrai ????
    wesh bro salut PHILLIPE et merci pour tes articles !!!
    VIVE LE SUMO !!!!!

  7. Difficile de savoir si ce sont les mongols qui doivent être poussés en dehors ou si les actes violents commis ont dépassés les limites.

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