Une légende du sumo s’est éteinte : le yokozuna Taihô, vainqueur de trente-deux tournois dans sa carrière, est mort à 72 ans d’une crise cardiaque dans un hôpital de Tokyo.
Nous apprenons la mort de Koki NAYA, plus connu sous son de lutteur Taihô, décédé à Tokyo aujourd’hui 19 Janvier 2013 à l’âge de 72 ans.
Taihô est entré dans la légende du sumô en devenant d’abord le 48ème yokozuna, puis en détenant le record du nombre de yushô (prix du vainqueur d’un tournoi majeur en makuuchi) avec 32 victoires, record toujours inégalé à ce jour.
Débutant dans le sumô en septembre 1956, il atteint le degré makuuchi en janvier 1960 avant de devenir yokozuna en septembre 1961, après seulement 21 mois dans la catégorie reine. Il va imposer son style et remporter ses 32 victoires en tournoi en seulement 10 ans, avant de prendre sa retraite en mai 1971.
Il reste le modèle de nombre de lutteurs dont l’enfance a été bercée par l’image du yokozuna, devenu une icone de ce sport après sa retraite.
Taihô, de son vrai nom Koki Naya, était immensément populaire dans les années 1960, une époque où le monde du sumo n’avait pas encore été entaché de scandales à répétition. Sa mort a fait la une de nombreux journaux. Il reste le yokozuna le plus fort de toute l’Histoire ».
« Il incarnait à lui seul l’histoire du sumo« , résume Chiyonofuji, un autre ancien yokozuna qui n’a remporté « que » 31 titres. « Ce petit titre en plus qu’il avait gagné, c’était hors d’atteinte pour moi. C’était la mesure de sa grandeur« , a-t-il dit.
Né d’un père ukrainien et d’une mère japonaise dans l’île de Sakhaline, alors sous occupation japonaise il fui son pays après la révolution bolchevique, le jeune Koki échappe de peu à la mort lors de sa fuite en bateau pendant la Seconde guerre mondiale part pour être élevé dans l’île d’Hokkaido, la plus septentrionale de l’archipel japonais. Sa mère est en effet prise d’un mal de mer et la famille doit débarquer sur le chemin d’Otaru. Quelques heures plus tard, le bateau est torpillé par l’armée soviétique. Eloigné de son père (il tentera de le retrouver, sans succès, lors d’un tournoi en Russie en 1965), Taiho grandit sur l’île d’Hokkaido et multiplie les petits boulots pour aider sa mère : il coupe du bois, répare des routes, transporte du gravier ou plante des arbres. Une constante : le recours à la force physique.
A 16 ans, il commence à pratiquer le sumo et monte rapidement dans la hiérarchie. Après cinq ans de pratique, à 21 printemps, il acquiert le titre le plus prestigieux de ce sport, celui de « yokozuna ». En 1962 et 1963, il reste invaincu pendant six tournois consécutifs sur deux ans, un exploit qu’il renouvelle entre les années 1966 et 67. Un lutteur dira de lui : « avec Kashiwado (principal rival de Taihô), c’est comme comme affronter un mur. Avec Taihô, c’est comme si j’étais absorbé par le mur« . Après ses débuts en 1956, il remporte son premier championnat en 1960, et devient le plus jeune sumo a atteindre le grade suprême de yokozuna. Il n’a que 21 ans.
Dans les années 1960, début d’une forte période de croissance économique pour le Japon, Taihô devient une figure populaire majeure. A l’époque, comme l’explique le Daily Yomiuri, une expression résume ce que les petits Japonais aiment le plus : « Kyojin (l’équipe de baseball des Yomiuri Giants), Taihô et Tamagoyaki (l’omelette japonaise) ». L’association avec l’équipe des Giants ne plaisait pas vraiment à Taihô. « Si vous mettez ensemble des joueurs prometteurs, c’est une évidence que vous allez gagner beaucoup de matches. Moi, je n’ai que mon corps avec lequel je dois me battre« , avait-il déclaré.
Taihô prendra sa retraite de la compétition en 1971 pour fonder sa propre heya de sumotoris (la Taihô beya), au terme d’une carrière exceptionnelle : il a ainsi gagné deux fois de suite les six grands tournois de l’année, ou encore a remporté huit tournois sans une seule défaite dans les quinze combats qu’il a livrés à chaque fois.
Et Taihô ne va pas se battre avec son corps que sur le dohyô. Six ans après la fin de sa carrière, il est victime en 1977 d’une attaque cardiaque qui le laisse dans un chaise roulante. A force de volonté, Taihô, qui conserva tout au long de sa vie un rôle dans le monde du sumo, parviendra à vaincre la paralysie du côté gauche de son corps. Samedi, celui qui avait été surnommé « l’invincible » a baissé sa garde, laissant le Japon pleurer un héros mais aussi un âge d’or désormais révolu. Le sumo, marqué depuis plusieurs années par des scandales à répétition, subit en effet aujourd’hui une crise des vocations.
Son village d’enfance lui a consacré un musée qui revient sur son incroyable carrière : Le musée de Taihô
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Alors âgé de 21 ans, il était considéré comme étant le plus jeune sumo à atteindre le grade de «grand maître» de sa discipline. http://www.avis-de-deces.com/deces-celebrites/1608/Kki-TAIH