Lorsque l’on s’intéresse au sumo, on entend beaucoup de termes et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Comment parler des lutteurs ? Sumo, sumotori, rikishi? Et, est-ce qu’il y a des différences dans toutes ces appellations ? Petit tour d’horizon pour mieux s’y retrouver.
Alors qu’est-ce que le sumo ? Je crois que vous le savez tous mais pourquoi entendons-nous parfois : « j’ai vu hier un sumo dans les rues de Tokyo » ou « il est gros comme un sumo« ? Soyons très clair, le sumo désigne la discipline en elle-même et non le pratiquant, c’est tout. Il est ainsi correct de dire :
Le sumo est le nom du sport, tout comme le judo. Le pratiquant de judo est un judoka. Alors le titre du film de Jill Coulon « Tu seras sumo« est-il erroné ? Hé bien oui car on ne dirait pas à quelqu’un « Tu seras judo« . Ne dites plus :
Sumo : Lutte traditionnelle, liée au culte du shinto, pratiquée au Japon. Plus qu’un véritable art martial, le sumo est une forme ancienne de lutte pratiquée au Japon et utilisant les techniques de préhension.
Un terme correct pour parler d’un lutteur de sumo mais qui n’est utilisé que par les Français (et peut-être dans d’autres pays aussi).
Ne dites pas à un Japonais « j’aime ce sumotori », il comprendrait mais trouverait cette expression indélicate et malpolie. Au Japon, les lutteurs sont très estimés et sumotori est un manque de respect. Sumotori peut toutefois être employé pour désigner un jeune apprenti.
Sumotori : Lutteur de sumo. Le terme usuel sumotori désigne en fait un rikishi débutant.
Si le mot sumotori n’est pas correct au Japon, alors comment sont-ils appelés là-bas ? Rikishi est le plus couramment employé.
Les caractères sino-japonais pour écrire rikishi (力士) sont celui de la force (力) et de Monsieur (士) au sens noble que l’on retrouve également dans samouraï et qui, par extension, désigne une personne instruite.
Rikishi : Nom des lutteurs de sumo au Japon
Et c’est tout ?
Au Japon, le terme de « osumosan« , certes moins fréquent, est aussi employé. Le préfixe « o » est une marque de respect et le suffixe « san » en japonais est l’équivalent de Monsieur. C’est l’expression la plus polie qui soit et qui se traduirait dans les albums de Tintin par « vénérable Monsieur sumo » 🙂
~zeki
Enfin, pour s’adresser à un lutteur en particulier, le suffixe « zeki » est accolé à son nom en signe de politesse. Les journalistes parlent à « Takakeisho-zeki » et les fans demandent à « Terunofuji-zeki » de faire une photo avec lui ou d’avoir un autographe.
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Merci pour cet excellent guide! J'ajoute que l'appellation ~zeki est réservée aux sekitori, c'est à dire à partir de Juryo. En dessous, on ajoute juste ~san à la fin de leur Shikona (nom de sumo). Tous les rikishi qui ne sont pas sekitori sont parfois aussi désignés (pas devant eux) par le nom de Toriteki.
Et pour s'adresser à un sekitori, il est tout à fait poli de l'appeler simplement "sekitori". De même pour "Yokozuna" et "Ozeki".
Yohann, tu as tout à fait raison, "tu seras sumo" est faux!!! nous le savions bien mais pour un public non initié français, "tu seras rikishi" fonctionnait beaucoup moins bien he he he! mais je te l'accorde, nous avons induit les gens en erreur, honte sur moi / sur nous!! merci d'avoir rétabli la vérité! bises. jill