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Pour Kotoshogiku, les lutteurs japonais manquent de volonté

Kotoshogiku lors de la conférence de presse explique comment les lutteurs japonais doivent s’inspirer des champions mongols.

Pour Kotoshogiku, les lutteurs japonais manquent de volonté

Les plus grands lutteurs japonais ne cessent d’échouer face à la suprématie des étrangers qui dominent ce sport depuis plusieurs années selon le premier champion d’origine japonaise à avoir remporté le titre en une décennie.

Kotoshogiku, qui a enfin mis fin à cette insoutenable période de disette nationale le mois dernier, a déclaré que ce n’était pas un hasard si les mongols avaient le monopole de cet ancien sport du Japon au cours de ces quinze dernières années écoulées.

« Tous les lutteurs japonais veulent gagner des championnats » a déclaré l’ôzeki de 32 ans lors d’une récente conférence de presse.

« Nous mangeons la même viande et les mêmes légumes qu’eux » a-t-il ajouté. « Mais le sumo, c’est gagner. Peut être que nous autres japonais, nous manquons d’avidité et de détermination à remporter à tout prix« .

L’invasion étrangère a commencé sérieusement par le mastodonte hawaïen Konishiki, surnommé le « Dump Truck » (littéralement « le camion benne ») en faisant pencher la balance avec ses 285 kg. Il a ouvert la voie ensuite à d’autres lutteurs provenant des îles du Pacifique dans les années 1990.

Mais la hausse subséquente des mongols, dirigée par le brillant mais caractériel Asashoryu puis dernièrement par Hakuho, qui a atteint le record inégalé de 35 titres depuis 2006, a tourmenté les amateurs de sumo traditionalistes face à l’absence totale de champions japonais.

« Nous pouvons apprendre d’eux« , a insisté Kotoshogiku, vêtu d’un kimono gris et perché en équilibre précaire sur deux chaises reliées ensemble à la hâte avec du ruban adhésif.

« Hakuho a autant d’armes, comme son jeu de jambes qui vous fait perdre l’équilibre. Pour beaucoup de lutteurs japonais, le sumo est une épreuve de force et nous fonçons la tête la première« .

« Il y a des choses que nous pourrions certainement tirer des leçons » a-t-il ajouté. « Comme l’angle d’attaque venant de plus bas. Vous pouvez comprendre pourquoi les lutteurs mongols sont si forts« .

Le Japon est toujours sans yokozuna japonais depuis que Takanohana a pris sa retraite en 2003 alors qu’actuellement tous les yokozuna en activités sont mongols avec Harumafuji vainqueur de sept titres et de Kakuryu qui en a remporté deux.

Mais Kotoshogiku, avec ses 180 cm pour 180 kg, a battu les trois yokozuna en janvier et croit que sa victoire, si attendue, n’était pas qu’un feu de paille.

« J’ai pleuré en voyant mes parents » a déclaré le natif de Fukuoka, qui est classé actuellement ôzeki, le deuxième plus haut rang.

« Mais je n’ai jamais pensé une seule fois arrêter le sumo. Je suis serein à propos de l’avenir et je veux remporter d’autres championnats« .

Dans le monde cloîtré du sumo, beaucoup de spécialistes s’accordent à dire que cet art martial remonte à environ 2 000 ans. Kotoshogiku est perçu comme l’espoir de l’émergence d’une nouvelle ère après des années secouées par des scandales qui ont terni l’image de ce sport comme des allégations de paris illégaux, de toxicomanie, des matchs truqués ou encore des liens avec la mafia.

L’un des effets les plus immédiats de cette popularité, c’est la demande constante qu’à Kotoshogiku à devoir porter des enfants pour leur porter chance et leurs attirés les bons esprits.

« Je reçois beaucoup de mères qui me demandent de caresser leurs enfants pour les protéger contre les rhumes ou quoi que ce soit » dit-il en souriant.

« Et la femme enceinte me demande de lui frotter le ventre pour un accouchement en toute sécurité. Leur intérêt envers moi me rappelle que j’ai accompli quelque chose de très spéciale« .

Kotoshogiku acclamé par 55 000 fans

Kotoshogiku est devenu en janvier dernier le premier lutteur japonais à rempoter le Grand Tournoi de Sumo en dix ans. Pour célébrer cette victoire, le sumotori a été ovationné par une foule réunissant plus de 55 000 personnes dans les rues de Matsudo lors d’une parade en son honneur.

 English article by Kyodo : 

Kotoshogiku says Japanese sumo wrestlers not greedy enough

Japan’s giant sumo wrestlers lack the mean streak needed to repel the flood of foreigners who have dominated the roly-poly sport in recent years, according to the country’s first homegrown champion in a decade.

Kotoshogiku, who last month ended an excruciating wait for a Japanese-born winner, said Tuesday it was no accident that Mongolians had taken over Japan’s ancient sport over the past decade and a half.

“All the Japanese wrestlers want to win championships,” the 32-year-old told a news conference.

“We eat the same meat and vegetables as them,” he added. “But sumo is about winning. Maybe we Japanese are too set in our ways, maybe we lack the greed to win at all costs.”

The foreign invasion began in earnest with Hawaiian behemoth Konishiki, who was nicknamed the “Dump Truck” and tipped the scales at a whopping 285 kg, and other hulking Pacific islanders in the 1990s.

But the subsequent rise of the Mongolians, led by the brilliant but temperamental Asashoryu and latterly by Hakuho, who has racked up a record 35 Emperor’s Cup victories since 2006, has tormented sumo traditionalists in the absence of a serious Japanese challenge.

“We can learn from them,” insisted Kotoshogiku, wearing a grey kimono and perched precariously on two chairs hastily bound together with sticky tape.

“Hakuho has so many weapons, like his fleetness of foot and how he puts you off balance. For many Japanese wrestlers, sumo is a test of strength and we charge head first.”

“There are things we could definitely learn from,” he added. “Like the angle of attack, coming in from lower down. You can understand why (Mongolian wrestlers) are so strong.”

Japan has been without a homegrown yokozuna since Takanohana retired in 2003 while three Mongolians currently occupy sumo’s elite rank, with Harumafuji having won seven titles and Kakuryu two.

But Kotoshogiku, who stands 180 cm and weighs a meaty 180 kg, beat all three in January and believes his victory, though unexpected, was no flash in the pan.

“I’ve cried my eyes out in front of my mum and dad,” said the Fukuoka native, who currently holds the second-highest rank of ozeki.

“But I’ve never once thought of quitting sumo,” he added. “I’m calm about the future, I want to win more championships.”

Many inside the cloistered world of sumo, which historians agree dates back some 2,000 years, will hope Kotoshogiku’s emergence ushers in a new era after years of damaging scandals, including allegations of gambling and drug abuse, bout-fixing and underworld links.

One of the most immediate results of Kotoshogiku’s newfound fame is being constantly asked to squeeze toddlers for good luck, like a benevolent deity.

“I get a lot of mothers asking me to cuddle their children to protect them from colds or whatever,” he said, smiling.

“And pregnant woman ask me to rub their bellies for a safe child birth. Their interest in me reminds me that I have done something very special.”

Written by Kyodo

Yohann

J’ai découvert le sumo lors du fameux tournoi de Paris et depuis je suis resté fasciné par toutes ces traditions et ces cérémonies au point de me consacrer pleinement à ce sport (lire la suite).

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