Oui, les lutteurs sont en surpoids, mais sont-ils en mauvaise santé ?
Selon les standards de notre société (notamment le calcul de l’IMC : Indice de Masse Corporelle), les lutteurs de sumo pourraient être considérés comme obèses.
Le graphique suivant montre la détermination classique du surpoids ou pas :
Bien entendu, pour un sportif, on voit rapidement les limites de ce calcul, ainsi si l’on prend un joueur de rugby du XV de France comme Louis Picamoles (1,92 m pour 117 kg), il se rangerait dans la catégorie dite de « faible obésité », or il a le physique d’un athlète accompli selon les « standards » habituels.
De même, le champion toutes catégories Hakuhô (1,92 m pour 156 kg – cf photo) à un indice IMC qui n’est pas mesurable sur l’échelle mentionnée plus haut. Il en va de même pour les autres rikishi.
Les lutteurs de sumo sont-ils en bonne santé ?
Certes, les lutteurs pèsent généralement entre 140 et 180 kg, et ils ingèrent chaque jour entre 5 000 et 7 000 calories, dont une partie composée d’aliments frits. Et bien que leur régime alimentaire soit faible en aliments transformés et en sucre, personne ne pourrait prétendre que leur régime alimentaire est sain.
Et pourtant, ils ne souffrent pas d’afflictions normalement associées à l’obésité.
Leur taux de glucose (sucre) et de triglycérides (graisses) plasmatiques (présentent dans le sang) sont normaux. Même leur niveau de cholestérol est bas. Comment se fait-il qu’ils puissent échapper aux effets sur la santé de l’excès de poids alors que le reste d’entre nous ne le peut pas malgré une corpulence moindre ?
Le mystère du poids des sumotoris expliqué
La question a intrigué les médecins pendant des années, jusqu’à ce qu’une étude utilisant l’imagerie par tomographie assistée par ordinateur ait examiné les dépôts de graisse sur les lutteurs de sumo.
L’étude a révélé que, bien que les lutteurs aient des ventres énormes, la majeure partie de leur graisse abdominale est stockée immédiatement sous la peau, et non derrière la paroi de l’estomac dans l’intestin ou dans la région viscérale.
En fait, les lutteurs de sumo avaient environ la moitié de la graisse viscérale des personnes ordinaires souffrant d’obésité viscérale.
Cette distribution de graisses est essentielle pour comprendre la graisse corporelle et la santé. Alors que les lutteurs de sumo ne sont pas ce qui vient à l’esprit lorsque nous pensons à des athlètes en forme, leurs routines d’entraînement sont assez intenses.
En fait, les lutteurs de sumo ne sont protégés des risques pour la santé que s’ils continuent leur entraînement intense.
Lorsque les lutteurs de sumo prennent leur retraite et s’éloignent de leur programme d’exercice, ils développent presque immédiatement plus de graisse viscérale et naissent les problèmes classiques de l’obésité tels que des niveaux élevés d’insuline, de résistance à l’insuline et de diabète.
Évidemment, l’exercice physique du sumo et son alimentation avec une faible teneur en sucre leur permettent d’éviter la graisse viscérale.
Pourquoi les lutteurs de sumo n’ont pas de maladies liées à l’obésité ?
Il a été démontré que l’exercice augmente les niveaux d’adiponectine.
Cette hormone améliore la réponse du corps à l’insuline et guide les molécules de glucose et des graisses hors de notre circulation sanguine vers la graisse corporelle, là où elles devraient être.
Ceci est important car un excès de glucose et de graisses circulant dans le sang sont des précurseurs du diabète et des maladies métaboliques. Il supprime également de la circulation des lipides toxiques connus sous le nom de céramides, qui contribuent à la résistance à l’insuline, l’inflammation et la mort cellulaire.
Le régime physique intense des pratiquants du sumo (et la libération d’adiponectine) permet de stocker les graisses en périphérie plutôt que dans la zone viscérale. Et quand le lutteur réduit ce régime d’exercice, la graisse viscérale malsaine s’accumule rapidement.
En conclusion, tant qu’ils sont en activité, les lutteurs de sumo ont probablement de meilleures analyses sanguines que la majorité d’entre nous !
Pour en savoir davantage sur l’entraînement, n’hésitez pas à consulter l’article dédié ici.
(Image échelle IMC : source Wikipedia)
Source : « The Secret Life of Fat » – S.Tara PhD
non les sumo ont une espérance de vie inférieur au japonais moyen faut pas déconner non plus.