Les oyakata sont les entraîneurs et gérants des heya de sumo. Ils sont tous d’anciens lutteurs renommés et sont également juges lors des tournois. Les conditions pour devenir un oyakata sont nombreuses et compliquées :
Le toshiyori kabu ou toshiyori myoseki (nom d’ancien) est un nom « historique » d’ancien rikishi. Le nombre de ces kabu est limité à 105 qui sont la propriété de lutteurs et d’anciens lutteurs. Seuls les anciens lutteurs peuvent acheter ces noms. La vente d’un kabu à une personne non liée au sumo entraîne automatiquement l’exclusion du vendeur hors de la Nihon sumo Kyôkai. Comme un titre de noblesse, le propriétaire du kabu peut porter ce nom suivi du suffixe –oyakata.
Trois possibilités existent pour acheter un kabu :
On peut aussi porter un kabu sans l’avoir acheté. Si un propriétaire n’a pas besoin du sien (parce qu’il est soit rikishi actif, soit propriétaire de plusieurs kabu ou soit si c’est un oyakata à la retraite) il peut permettre son utilisation par un autre ancien. Ce « kari kabu » peut être retiré à tout moment. L’emprunt a été officiellement interdit par la Nihon sumo Kyôkai pendant un certain temps, mais lorsque certains kabu ont été « achetés » à des prix symboliques, la NSK l’a à nouveau toléré, pour éviter les trafics.
Comme toujours dans le monde du sumo, les échanges, modifications et même les acquisitions de kabu se font sur le principe du consentement mutuel.
Indépendamment des conditions ci-dessus, on peut devenir oyakata en utilisant son shikona de lutteur selon le principe du ichidai toshiyori (ancien sur une génération). Pour bénéficier de ce statut, il faut « avoir été un rikishi « exceptionnel » reconnu par la Nihon sumo Kyôkai mais ce terme ne regroupe aucun vrai critère.
Jusqu’à aujourd’hui, seuls les très grands yokozuna (plus de 20 yûshô) ont pu utiliser leur shikona comme kabu. Lorsque le récipiendaire du ichidai toshiyori disparaît, son kabu provisoire disparaît avec lui.
Actuellement, un seul yokozuna est un ichidai toshiyori : Takanohana-oyakata (65ᵉ yokozuna). Il y eu par le passé troisième, Taiho-oyakata (48ᵉ yokozuna) qui est parti à la retraite obligatoire en 2005 ainsi que Kitanoumi-oyakata (55ᵉ yokozuna) décédé avant sa retraite. L’ancien Kokonoe-oyakata (Chiyonofuji, 58ᵉ yokozuna) aurait pu en utiliser un offert par la NSK, mais il a préféré acquérir un vrai kabu par la méthode traditionnelle.
Comme les kabu sont rares et recherchés, et que les rikishi devaient quelquefois prendre leur retraite de façon trop soudaine pour avoir le temps d’acheter un kabu, la NSK avait créé cinq places de jun toshiyori (« aîné junior ») disponibles. Le rikishi – qui devait répondre aux exigences décrites au-dessus – pouvait devenir oyakata sous son shikona de lutteur, mais seulement pour une durée limitée : pour les rikishi qui ne sont pas ôzeki ou yokozuna, c’était 1 année ; les yokozuna et ôzeki avaient 5 ans plus un délai supplémentaire de 3 ans. Pendant ce délai, le lutteur devait acheter un vrai kabu sinon il ne pouvait pas continuer dans le sumo ensuite. Le statut de jun toshiyori a été aboli par la NSK en décembre 2006, les jun toshiyori en cours continuant jusqu’à expiration.
On peut être affilié à une heya et y travailler, ou devenir shisho (chef d’un heya). Lorsqu’un shisho arrive près de la limite d’âge (65 ans), il échange son prestigieux kabu de chef de heya avec un autre oyakata affilié à la heya qui deviendra son successeur.
Voir aussi : Règles juridiques et normes sociales dans le monde secret du sumo japonais (document PDF)
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