Jacques Chirac et le sumo : le premier fan
Il est bien connu que l’ancien président français, Jacques Chirac, nourrit une profonde admiration pour le Japon et sa culture, un pays qu’il affectionne particulièrement et qu’il a visité à de multiples reprises. Toutefois, ce qui le fascine le plus dans cette nation, c’est un aspect particulier, souvent méconnu : le sumo.
Véritable passionné, Jacques Chirac s’est imposé comme un ambassadeur de ce sport en France. À tel point que, dans l’imaginaire collectif, l’image du chef d’État et celle du sumo sont devenues indissociables. Pendant ses années à l’Élysée, il prenait systématiquement le temps de regarder, durant des heures, les combats de sumo, qu’il faisait venir en avance, avant même leur diffusion à la télévision.
Chirac, un véritable connaisseur du sumo
Les fonctions présidentielles conduisaient régulièrement Jacques Chirac au Japon, et à chaque occasion, il n’hésitait pas à mêler l’utile à l’agréable en honorant de sa présence le Kokugikan, toujours avec une grande attention. Il se dit même qu’il choisissait ses déplacements en fonction des dates des basho ! Et lorsqu’il ne pouvait pas être sur place, il trouvait toujours un moyen de ramener le sumo à lui.
En 1986, alors qu’il était maire de Paris, Jacques Chirac invita pour la première fois les géants du sumo à donner une démonstration dans la capitale. Puis, en 1995, quelques mois après son élection à la présidence de la République, il convia à nouveau les Dieux du Sumo à Paris pour ce qui deviendra le mémorable tournoi de Bercy, un événement de trois jours retransmis en direct à la télévision.
Les Japonais ont toujours été profondément touchés par l’amour que Jacques Chirac portait à leur sport national. À tel point qu’en 2000, pour lui rendre hommage, fut inaugurée « la coupe du président de la République », rapidement rebaptisée « la coupe Jacques Chirac », devenant ainsi l’une des distinctions les plus prestigieuses du sumo. Conçue par l’artiste français Pierre Soulages, cette coupe était attribuée six fois par an au vainqueur du tournoi en division makuuchi, et ce, jusqu’en mars 2007, date à laquelle Hakuhô, alors ôzeki, fut le dernier à la soulever.
Lors du tournoi suivant, en mai de la même année, le mandat du président Chirac touchait à sa fin, et avec lui disparaissait sa coupe. Toutefois, l’Association japonaise de sumo, attristée par cette absence, chercha un moyen de maintenir ce lien particulier entre les deux pays. Un an plus tard, la « coupe Jacques Chirac » fut remplacée par un nouveau prix, celui de l’Amitié Franco-Japonaise, remis par l’ambassadeur de France. Ce trophée, orné de deux coqs, est accompagné d’une sélection de macarons Pierre Hermé, une pâtisserie particulièrement prisée au Japon. Le premier à recevoir cette distinction fut l’ôzeki d’origine bulgare Kotoôshû, vainqueur du tournoi de mai 2008. Lors de la remise de ce prix, un yobidashi s’accroupit sur le dohyô et brandit aux spectateurs un macaron géant, symbole de cette amitié entre les deux nations.
Jacques Chirac a toujours entretenu d’excellentes relations avec les lutteurs de sumo. Lors de leurs séjours en France, ces derniers en profitaient souvent pour rendre visite à leur plus grand fan à l’Élysée, à l’image du yokozuna Asashôryû. Il était même devenu un ami proche de Takanohana, qu’il comptait parmi les invités à son mariage. D’ailleurs, en 2001, lorsque le yokozuna s’était fait opérer du genou dans un hôpital parisien, il n’avait pas hésité à rendre visite au Président. Et lorsque Takanohana annonça sa retraite en janvier 2003, Jacques Chirac lui fit parvenir un message de félicitations, saluant l’ensemble de sa carrière.
Au cours de ses nombreuses visites au Japon et de ses rencontres avec le milieu du sumo, Jacques Chirac a réussi à rassembler une véritable collection d’objets précieux, souvent uniques, qui lui ont été offerts en signe de gratitude. C’est dans sa terre natale, en Corrèze, au musée qui porte son nom à Sarran, que ces trésors sont exposés. Parmi les pièces remarquables, on y découvre des costumes de gyôji, un gunbai, des statuettes de rikishi, et, parmi les plus précieuses, la tsuna du yokozuna Takanohana.
La coupe Jacques Chirac a disparu aujourd’hui, mais la coupe de l’amitié franco-japonaise, qui perpétue cette relation, est désormais remise au champion de chaque tournoi par l’ambassadeur de France.
Jacques Chirac a toujours défendu la beauté du sumo face à ceux qui n’y voient qu’un sport sans intérêt, voire grotesque. En 2007, alors que la bataille pour les élections présidentielles faisait rage, Nicolas Sarkozy, son principal rival, n’a pas hésité à attaquer son sport fétiche. Lors d’un déplacement à Hong Kong, il déclara : « Comment peut-on être fasciné par ces combats de types obèses aux chignons gominés ? Ce n’est vraiment pas un sport d’intellectuel, le sumo ! » Cette remarque eut le mérite de froisser le gouvernement japonais et d’offusquer une partie de l’opinion publique, très attachée à ses traditions. Un porte-parole de l’Association japonaise de sumo réagit en exprimant son espoir de pouvoir un jour expliquer cette discipline à Nicolas Sarkozy, « à partir de zéro ». En politique, comme on le sait, tous les coups sont permis !
Le président aurait-il suscité des vocations en transmettant son amour pour la lutte traditionnelle japonaise ? Jacques Chirac avait confié qu’il trouvait les matchs de sumo tellement fascinants qu’il avait envoyé à Gerhard Schröder, alors chancelier de l’Allemagne, des copies de ses enregistrements pour partager sa passion.
Le couple Fillon séduit par le sumo
Quelques années plus tard, lors d’une visite au Japon en 2008, François Fillon, alors Premier ministre de Nicolas Sarkozy, accompagné de son épouse, s’était rendu à un entraînement de sumo qui sembla particulièrement les séduire. Après la séance, ils confièrent avoir été profondément fascinés.
« C’est très captivant, on ressent une tension même pendant l’entraînement ; ils sont très concentrés, et les jeunes s’entraînent avec beaucoup de sérieux, c’est assez émouvant », déclara l’épouse du Premier ministre. « Je comprends maintenant pourquoi on peut passer six heures à assister à ces combats. »
Cette passion pour le sumo a sans doute contribué à rendre François Fillon si mystérieux et attachant, au point qu’il avait donné à son petit bichon maltais le nom de… Sumo !
Merci sans condition pour tous ces messages, ces actualités, ces informations.
Merci pour votre remarque, on va corriger ça 🙂
Article intéressant avec beaucoup de détails que je ne connaissais pas !
Par contre il faut ABSOLUMENT que vous vous relisiez avant de publier : je ne compte plus les fautes de frappe ou les phrases coupées au milieu et les paragraphes qui se mélangent.
Un effort Dosukoi…