Lors du récent tournoi d’automne de sumo, les spectateurs ont vu l’émergence d’un géant mongol : Ichinojo.
Le yokozuna Hakuhô continue de faire son chemin en égalant dimanche dernier le record de Chiyonofuji en remportant pour la 31ème fois la Coupe de l’Empereur, juste derrière le légendaire Taihô qui l’a gagné à 32 reprises. L’exploit de Hakuhô a cependant presque été éclipsé par un autre lutteur mongol qui est devenu professionnel il y a seulement neuf mois.
Peu attendu, le maegashira 10 Ichinojo s’est révélé être une menace pour Hakuhô dans ce tournoi. A seulement 21 ans, le jeune homme a battu deux ôzeki et un yokozuna et était en lice pour remporter le trophée jusqu’au dernier jour en finissant sur un score de 13-2.
Ichinojo, c’est un « beau bébé » de 1,92 m pour 199 kilos qui a cumulé rapidement les victoires pendant ces 15 jours. Il a perdu contre le maegashira 5 Ikioi mais atteint sa huitième victoire (kachi koshi) dès le neuvième jour.
« C’est un monstre« , a déclaré le maegashira 3 Yoshikaze, qui a perdu le dixième jour contre lui.
La nouvelle star du sumo est parvenue dès le 11ème jour à battre Kisenosato, son tout premier ôzeki.
Après avoir battu un autre ôzeki, Gôeidô, Ichinojo a fait face au yokozuna Kakuryu le 13ème jour. Avant le combat, le jeune lutteur a estimé qu’il ne serait pas à la hauteur contre le yokozuna qui l’avait régulièrement rencontré lors des séances d’entraînement avant le tournoi. Cependant, Ichinojo est resté calme en choisissant de contourner le yokozuna au tachiai et en le plaquant au sol par hatakikomi.
« J‘avais déjà décidé de ce que j’allais faire » a t-il déclaré dans l’une interview juste après le match.
Grâce à cette victoire, Ichinojo est devenu le premier lutteur débutant en division makuuchi à gagner un kinboshi pour une victoire sur un yokozuna depuis Onishiki en 1973. Avec Hakuhô ils se sont disputés la première place du tournoi et il a même eu l’opportunité de devenir le premier nouveau makuuchi à remporter un titre en 100 ans .
Il a affronté Hakuhô le lendemain mais le yokozuna a montré ses prouesses comme champion en titre, s’accrochant à Ichinojo dans le centre du dohyô avant de le projeter à terre.
Malgré la défaite, les résultats globaux de Ichinojo lors du basho étaient remarquables. Il a remporté son combat de la dernière journée, égalant le record détenu par Kitanofuji et Mutsuarashi pour le plus grand nombre de victoires pour un lutteur faisant ses premiers pas en makuuchi. Il a également obtenu un rendement exceptionnel et deux des trois prix spéciaux décernés aux lutteurs de la première division dont celui qui récompense l’Esprit de combat (kantô shô et shukun shô).
Ichinojo est né dans une famille de nomades dans la province de l’Arkhangaï en Mongolie. Il vivait avec sa famille dans une tente mongole (yourte) en se déplaçant autour d’une vaste prairie quatre fois par an. La famille a gardé plus de 400 moutons, chèvres et chameaux.
Dans le cadre de ses corvées quotidiennes, le jeune Ichinojo puisait de l’eau dans la rivière voisine et partait couper du bois dans la montagne. «J’avais peur des loups mais faire ce travail pénible m’a aidé à construire ma force physique», a déclaré Ichinojo.
Il a commencé la lutte mongole à l’âge de 10 ans avant d’être recruté 7 ans plus tard par l’entraîneur du club de sumo à de la ville de Tottori pour le lycée Tottori Johoku High School.
Dans un premier temps, il a perdu contre des lutteurs japonais bien plus petits que lui en raison des difficultés qu’il a rencontrées pour s’adapter au tachiai, un style bien différent pour commencer les matchs de la lutte mongole. Il a également souffert du mal du pays étant autorisé à contacter sa famille qu’une seule fois tous les trois mois.
Cependant, Ichinojo a travaillé avec diligence et le travail acharné lui a permis de remporter cinq titres au lycée. Il ne devient pas lutteur professionnel immédiatement après l’obtention de son diplôme, passant un certain temps comme entraîneur adjoint au club de sumo. Après avoir remporté le championnat de sumo d’entreprise, qui lui a donné le privilège de commencer directement en division makushita quand il est devenu professionnel, il intègre la Minato beya en 2013.
Le caractère (kanji) pour le « jo » dans le nom de Ichinojo vient du nom de son école alma mater Johoku, tandis que « ichi » vient de « itsuzai, » ce qui désigne un talent exceptionnel.
Après ses débuts au tournoi de janvier (hatsu basho), Ichinojo s’est avéré digne de ce nom – il a fallu seulement deux tournois pour qu’il passe de makushita à la division jûryô.
En dehors du sumo, Ichinojo est un jeune homme ordinaire qui aime manger des gâteaux aux fraises. Mais une fois qu’un tournoi commence, il prend un air grave qui le rend difficile à approcher.
Le prochain tournoi de sumo qui se tiendra à Kyûshû en novembre pourrait être un tournant pour lui car les autres lutteurs vont étudier intensément son style avant le basho. Toute l’attention sera de savoir si le jeune mongol pourra continuer sa progression remarquable.
Tous les combats de Ichinojo lors de l’Aki Basho 2014
J12 – Hoshoryu et Kotozakura passent à égalité en tête alors que Takanosho encaisse sa…
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Bonjour,
Comment se fait il que Ichinojo ne porte pas les cheveux coiffés en Chonmage? Y a t il une raison particulière?
Bonjour,
La réponse est très simple, comme il est monté très rapidement dans la hiérarchie ses cheveux n'ont pas encore la longueur nécessaire pour être attachés. Ce n'est pas le premier dans ce cas, il y a eu Chiyotairyû et plus récemment Endô mais ça va venir (en janvier 2015?).
Ah ok merci, c'est bien ce que je pensais sans être sur! :)
(je ne savais pas si le Chonmage était obligatoire ou pas pour les pros, donc non visiblement!)
C'est obligatoire du moment qu'ils ont la longueur suffisante pour faire le Chonmage. En cas contraire, les cheveux sont lissés avec la gomina (bintsuke) comme pour les autres lutteurs et plaqués en arrière.