Le 23 novembre dernier, le yokozuna Hakuhô remportait à Fukuoka une nouvelle fois la Coupe de l’Empereur.
Lors de la quinzième journée qui l’a opposé en finale contre Kakuryû, le champion a mis fin au suspens sur le nom du vainqueur en remportant le combat par yorikiri finissant sur un score de 14-1. Hakuhô s’est emparé de son quatrième titre consécutif mais le plus important c’était le fait que c’était le 32ème yûshô de sa carrière.
Égalant le record légendaire de Taihô qui n’a jamais été battu depuis plus de 40 ans, Hakuhô était très ému quand il a réalisé l’ampleur de ce qu’il venait d’accomplir.
Au cours de ces quatre dernières décennies, un seul lutteur a pu s’approcher du score de référence fixé par Taihô entre 1959 et 1971, il s’agit de Chiyonofuni qui a régné sans partage dans les années 80 avant de se retirer en 1991 avec 31 titres à son actif.
Hakuhô devra faire face à la pression car il évolue maintenant en territoire vierge, jamais auparavant un rikishi toutes nationalités confondues n’était allé aussi loin en plus de deux siècles et demi.
A partir de l’année prochaine, chaque combat de l’Hatsu basho de janvier sera examiné avec une attention particulière où Hakuhô tentera de décrocher son cinquième tournoi d’affilée, son 33ème en tout. Les places pour assister à la finale vont s’arracher en quelques minutes dès qu’elles seront mises en vente à partir du 6 décembre.
En attendant, la plupart des spécialistes regardent à quel point Hakuhô — un jeune garçon âgé de 15 ans pesant seulement 62 kg originaire de Mongolie et qu’aucune heya ne voulait quand il est arrivé — a fait jusqu’à maintenant.
On parle par exemple de la façon dont il a grandi de 3 cm au cours de l’année 2003, couplée à une augmentation de poids de 34 kg dans le même laps de temps, l’ont conduit en partie à son premier championnat de division jûryô début 2004 pour ensuite être promu dans la division d’élite en tant que maegashira.
Beaucoup ont examiné sa « rupture » avec ce qui est considéré comme porte-malheur en exerçant le style shiranui lors de la cérémonie du yokozuna dohyô iri. En effet, longtemps les yokozuna qui adoptaient ce style ont souvent connu une carrière relativement courte et infructueuse par rapport à ceux qui choisissait la forme unryu.
Le nombre de yûshô que Hakuhô va remporter avant sa retraite est dans tous les esprits.
Peu, cependant, ont tenu compte du fait que, s’il opte pour la retraite après sa 33ème victoire, il doit complètement quitter ce sport. C’est parce que dans les conditions actuelles de l’Association de Sumo, seuls les ressortissants japonais sont autorisés à rester comme oyakata après la retraite.
Malheureusement, cette règle ne va pas être réexaminée, ni maintenant ni dans un avenir proche.
En conséquence, Hakuhô, qui jusqu’à présent s’est abstenu de toute annonce sur la question de sa naturalisation comme citoyen japonais, pourrait se voir priver de son droit de devenir oyakata seulement à cause de la couleur de son passeport.
Comment pourrait-on se passer du plus grand champion de l’histoire juste pour une question de nationalité? L’Association de Sumo pourrait prendre le temps d’y réfléchir.
Source : Japan Times
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Je suis très reconnaissant à hakuho d'être le témoin de la naissance d'une légende!
Bonjour Yohann. On s'était dit qu'Hakuhô battrait le record de Thaihô dans le courant de 2015. Je suis certain qu'il ne va pas manquer de nous donner raison ;-) J'ai trouvé que Konishiki était un peu dur en disant que de son temps, Hakuhô ne serait jamais devenu Yokozuna (voir interview avec Kintamayama). Il a peut-être un peu moins d'opposition ces derniers temps mais il suffit d'aller voir ses combats contre Asashoruy (National Art of Sumo) pour se rendre compte de sa puissance et de sa technique. Je trouve également que son attitude est tout à fait digne d'un grand Yokozuna et contribue à re-populariser le sumo. A l'année prochaine donc, pour de nouveaux Yushos passionnants.
Tout à fait d'accord avec vous. Hakuhô fait un sumo noble et s'il était japonais il serait encensé par les médias. C'est assurément un très grand yokozuna, le meilleur même!
Très bon article !
Quant à l'avenir de Hakuho après sa retraite, à 29 ans il est encore jeune pour y penser, et il a su éviter des blessures sérieuses. N'oublions pas que le très grand Chyonofuji a remporté près d'un tier de ses yushos passés 30 ans. Je ne suis pas pressé de le voir se retirer, c'est un tel régal de le voir évoluer sur le dohyo!