Un tournoi de sumo nécessite énormément de préparation, bien sûr, on pense tout de suite aux rikishis qui s’entraînent, mais c’est bien plus que ça ! En fait, les tournois de sumo mobilisent beaucoup de professionnels qui demandent même pour certains d’avoir un savoir-faire ancestral. Le musée du sumo met en lumière toutes ces personnes sans qui les tournois seraient tout simplement impossibles !
Il y a 6 tournois annuels de sumo chacun durant 15 jours. Dès la fin d’un basho les préparatifs commencent déjà pour organiser les tournées régionales (jungyô) qui vont suivre. Le nouveau bunzuke qui déterminera le classement des lutteurs en fonction des résultats qu’ils ont obtenus est en pleine élaboration par les oyakata (entraîneurs) et les gyôji (arbitres). Quelques jours avant le début du tournoi, les yobidashi se mettent à la tâche en construisant un tout nouveau dohyô qui servira durant les deux prochaines semaines. Quand tout est prêt la veille du honbasho, une cérémonie bien curieuse et hautement ritualisée connue sous le nom de dohyô matsuri a lieu afin de bénir l’espace de combat.
Dès le début, l’exposition s’intéresse à la manière dont est préparé le prochain banzuke. Quelques photos, mais aussi des pièces originales nous font découvrir les outils servant à sa calligraphie.
Qui dit tournoi en province dit construction d’une nouvelle tourelle (yagura). Si celle du Kokugikan est faite en métal pour être permanente celle ce n’est pas le cas des autres villes où il faut en édifier une nouvelle. La tradition reste aussi très présente avec une tourelle entièrement conçue en bois. Des clichés expliquent les étapes de son édification qui mesure tout de même 16 m de hauteur. Pour coller au plus près de son Histoire, le musée a disposé juste à côté des clichés quelques estampes de Hiroshige où figure ces tourelles ; force est de constater qu’en 250 ans tout est identique !
La tourelle n’est qu’un détail lors d’un tournoi, la pièce maîtresse est bien entendu le dohyô. Sans dohyô, pas de tournoi de sumo ! Là encore, des photos expliquent les étapes de construction d’une nouvelle aire de combat érigée la semaine qui précède le tournoi par les yobidashi. Un exemplaire de tawara (botte de paille qui sert à délimiter l’espace du dohyô) montre comment ils sont réalisés avec de la paille de riz.
Une fois le dohyô construit, il ne reste plus qu’à le purifier afin d’attirer les bons esprits et chasser les mauvais. Cette tâche revient au tategyôji qui pour la cérémonie revêt un costume plus proche de celui porté par les prêtres shintô que celui qu’il porte habituellement au cours des arbitrages, même s’il y a bien comme une ressemblance entre les deux. Lors du dohyô matsuri, le tategyoji récite un texte que l’on pourrait apparenter à une prière, puis il enfuit dans le sol du dohyô une petite enveloppe appelée shizumemono qui contient des ingrédients sacrés : du riz, du sel, de la varech, des noix et de la seiche. Toutes ces affaires indispensables sont exposées, toujours accompagnées d’une brève note explicative en anglais.
Une fois l’espace bénit, les yobidashi font trois fois le tour du dohyô en faisant résonner le son du taiko (tambour) puis ils partent dans le voisinage annoncer que le tournoi aura bien lieu le lendemain.
Le même jour que la cérémonie qui se déroule toujours un samedi, les vainqueurs des deux précédents tournois découvrent leur portrait qui trônera dans le Kokugikan pendant 32 basho. Ils reçoivent une copie miniature de ce portrait sponsorisé par un grand journal national.
Enfin, un film de 6 minutes présente les coulisses d’un tournoi avec l’élaboration des combats pour le jour suivant par les gyôji, l’impression des banzuke, l’usine qui prépare les brochettes de poulet qui font la fierté du Kokugikan, le centre de formation des nouveaux lutteurs, etc.
Difficile de tout résumer tant les pièces exposées sont nombreuses et variées touchant à différents aspects du sumo parfois même complètement inconnues du grand public. Cette exposition est une fois de plus une grande réussite pour le musée qui passionnera autant les amateurs de sumo que les novices.
L’entrée au musée est gratuite et l’exposition se tiendra jusqu’au 22 août dans l’enceinte même du Kokugikan à Tokyo.
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ça c'est une bonne nouvelle que l'entrée soit gratuite....euh, le billet d'avion, y pas moyen de l'avoir gratis aussi ^^ ?