Sumô international amateur : Interview de Anders « Grizzly » Faegri

Jean-Philippe Cabral et Anders "Grizzly" Faegri
Jean-Philippe Cabral et Anders « Grizzly » Faegri

Sumô international amateur : Interview de Anders « Grizzly » Faegri

Et voici de nouveau un aperçu du monde du sumô amateur et les compétitions internationales.

Le rikishi français Jean-Philippe Cabral est allé interviewer un de ses principaux adversaires, le norvégien Anders Faegri, dit « Grizzly« , qu’il a affronté notamment lors du dernier Open de Milano en Italie.

Profitez de l’interview !

 

Interview de Anders « Grizzly » Faegri par Jean-Philippe Cabral – Octobre 2019

Jean-Philippe Cabral : Bonjour mon ami ! Comment ça va depuis juin dernier ?
Anders « Grizzly » Faegri : J’ai passé de bonnes vacances avec ma femme et mes trois enfants…

JPC : Peux-tu te présenter aux fans français de sumô ?
AGF : Je m’appelle Anders « Grizzly » Faegri. Je suis marié depuis 19 ans (avec la même femme) et j’ai trois enfants âgés de 17, 14 et 9 ans. Je travaille dans un jardin d’enfants avec des enfants âgés de 0 à 3 ans. Je pratique le sumô depuis 7 ans et je suis champion de Norvège. J’ai lutté dans de nombreux pays comme l’Italie, la Hongrie, l’Allemagne, la Lituanie, le Royaume-Uni et les États-Unis.

"Grizzly" sur le dohyô
« Grizzly » sur le dohyô

JPC : D’où vient ce surnom « grizzly » ?
AGF : Le surnom vient du temps où j’étais lutteur professionnel en Norvège. Je suis lutteur depuis presque 20 ans. Je devais trouver un surnom avant mon premier spectacle et j’ai toujours été une personne imposante qui ressemble à un ours. Gros, câlin et dangereux. Ma devise est « Tid for deng » ce qui signifie « C’est l’heure de la castagne ».

JPC : Que signifie le sumô pour toi ?
AGF :

C’est une façon d’utiliser ma grande taille pour faire du sport. Et j’adore le fait que le sumô est un sport où vous ne pouvez pas faire d’erreurs. Si vous en faites, vous n’avez pas le temps de les rattraper et vous perdez le match. J’adore l’attention que vous devez avoir pendant ces quelques secondes, pendant que le match dure. Et c’est une bonne thérapie. Vous pouvez vous débarrasser de nombreuses frustrations accumulées en courant à toute vitesse au milieu d’hommes à moitié nus !

JPC : Tu as participé à de grandes compétitions internationales, peux-tu citer quelques bons souvenirs ?
AGF : Mes premiers championnats d’Europe, lorsque mon équipe et moi avons remporté la médaille de bronze, constituent l’un de mes moments les plus forts. Également, lorsque j’ai concouru à l’US Open à Los Angeles après une perte de poids de 40 kilos ; c’est l’un de mes meilleurs moments. C’est tellement amusant de lutter devant 4 000 personnes. C’est là que je suis dans mon élément.

JPC : Avant de te battre, as-tu un rituel similaire à celui de Kotoshogiku ? Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
AGF : C’est un rituel pour me faire entrer dans la zone. Piquer l’ours endormi à l’intérieur de moi et semer la peur chez mes adversaires. Mais mes adversaires sont pour la plupart de vrais durs, alors je ne sais pas si ça marche !

JPC : Peux-tu décrire l’un de tes principaux entraînements ?
AGF : Nous nous entraînons au sumô deux fois par semaine à Oslo, en Norvège. Nous utilisons principalement le même rituel d’entraînement à chaque fois. Échauffements, shiko, entraînement technique et matchs.
Mes propres séances d’entraînement se font dans les bois, juste à l’extérieur de chez moi. De longues et rapides promenades dans la nature que j’aime. Dernièrement, j’ai fait du DDP-Yoga pour m’aider à ralentir le temps.

JPC : Dans le sumô amateur, quels sont les combattants qui t’inspirent ?
AGF : Pieter Vroon, des Pays-Bas, est un bon combattant et un gars formidable. Avto de Géorgie est aussi une bête sur le dohyô. Et bien sûr, mes bons amis Sumo-Dan (NdT : Dan Kalbfleisch) et Jean-Philippe !

JPC : Et parmi les professionnels ?
AGF : Vous avez mentionné Kotoshogiku. J’aime son style de sumô classique et sans fioritures.
Hakuhô est très impressionnant et extrêmement fort. J’ai aussi aimé Osunaarashi, le premier rikishi africain au Japon.

JPC : Tu es également un lutteur reconnu dans ton pays ; peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
AGF :

L’époque de mes combats sur un ring de lutte est pratiquement terminée, mais je suis connu comme l’un des lutteurs les plus populaires en Norvège. Maintenant, je suis l’annonceur des shows qui sont organisés. Mais ma devise est toujours scandée par les fans norvégiens de lutte !

JPC : Un message pour les fans de sumo français ?
AGF : Il n’y a pas beaucoup d’argent dans le sumo amateur. Alors soutenez vos rikishi locaux, encouragez-les et aidez-les à se rendre à des tournois internationaux. Cela les inspirera, construira des amitiés et les aidera à devenir de meilleurs compétiteurs.

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