Assister à un entrainement de sumo

Asageiko : l’entraînement matinal des lutteurs

 

Assister à un entrainement de sumo
Il est possible d’assister à un entrainement de sumo à Tokyo mais sachez rester discret.

Pourquoi y aller ?

La meilleure façon d’apprécier le sumo, en plus d’aller voir un tournoi, est sans doute de se rendre dans une heya pour vivre une expérience unique qui restera sans doute gravée à jamais dans vos esprits : assister à un entraînement matinal (asageiko en japonais). Dans des locaux souvent exigus, le visiteur participe alors de très près à une session de travail avec tous les lutteurs de la heya, en étant à seulement quelques mètres d’eux et en respirant même leurs effluves.

Qu’est-ce qu’une heya ?

La sumo beya Dewanoumi à Ryogoku
La sumo beya Dewanoumi à Ryogoku

Les beya sont les endroits où vivent et s’entraînent les rikishi professionnels. Tous les aspects de la vie, dormir comme manger, entraînement comme temps libre, sont strictement réglementés par l’oyakata, le maître de la heya, qui dirige en général le groupe d’une main de fer, aidé par l’okamisan, sa femme, seule présence féminine tolérée au sein de l’écurie.

Un lutteur de sumô reste en général dans sa heya pendant toute sa carrière, depuis son arrivée dans les catégories inférieures jusqu’au pinacle des Makuuchi, et au sein de l’écurie, tous les lutteurs s’entraînent ensemble quel que soit leur niveau. Durant les séances, on peut donc voir non seulement les jeunes débutants, mais aussi les rikishi les plus gradés de la heya.

Les beya ne sont ni des lieux publics ni des sites touristiques. Seul un petit nombre d’entre elles acceptent les visiteurs, insistant sur le fait que les touristes doivent être accompagnés par une personne qui parle le japonais couramment et qui est étroitement familiarisé avec les coutumes du milieu du sumô. Les beya sont libres de refuser de vous recevoir, elles ne sont en aucun cas des « attractions touristiques », mais bien des écoles où l’on apprend et travaille dans un cadre professionnel strict. La présence de visiteurs peut être gênante pour certaines qui préfèrent rester portes closes aux entraînements publics.

En outre, les visiteurs sont tenus de respecter les règles de la beya et ne doivent en aucun cas perturber la séance. Attendez-vous à rester assis en tailleur sur le sol silencieusement pendant deux à trois heures…

Comment se déroule un entraînement ?

Les sessions d’entraînement démarrent vers 5 heures du matin, et les lutteurs vont les suivre pendant plusieurs heures, selon l’importance de la heya et le nombre de lutteurs participant à la séance.

Durant la session, les lutteurs vont alterner les exercices d’endurance, de souplesse et de force avant d’organiser les exercices de combats. La première partie se déroule en général très tôt et l’arrivée des visiteurs coïncide avec le début des entraînements spécifiques au combat.

>> Voir l’entrainement des lutteurs

Pour les beya les plus importantes, la séance peut se terminer vers 11 heures du matin.

Les visiteurs sont en général peu nombreux, dû à l’exiguïté des locaux et au fait que les oyakata veulent éviter le bruit lié à la foule.

entrainement

Où se trouvent les heya ?

Il y a une quarantaine de beya qui sont toutes situées dans la région métropolitaine de Tokyo, et particulièrement concentrées dans l’arrondissement de Sumida autour de la gare de Ryôgoku mais aussi dans l’arrondissement de Kôtô à proximité de la station de Kiyosumi Shirakawa.

>> Voir l’annuaire des beya

Nous ne recommandons aucune beya en particulier. Libre à vous de faire vos propres recherches et de les contacter.

Comment trouver et réserver une place à un entraînement ?

Dans la pratique, il est difficile pour les touristes étrangers de passage à Tokyo de visiter une heya par leur propre moyen. La méthode recommandée pour assister à un entraînement matinal est encore de participer à une visite guidée. Diverses organisations et agences offrent ces visites et facturent généralement autour de 10,000 yen pour une personne seule et 4,000 yen par personne supplémentaire.

Quelques services comme My Tokyo Guide ou Go Voyagin proposent ce type de visites guidées. Renseignez-vous également auprès de votre hôtel.

Si vous décidez de vous passer de ces services onéreux et que vous prévoyez de le faire par vous-même, il faudra s’armer de patience pour trouver une heya qui acceptera de vous ouvrir ses portes. Ayez d’abord en tête certaines notions :

  • Tout d’abord, les beya ne sont pas toutes ouvertes au public, et les locaux de certaines sont tellement étroits qu’ils ne pourraient pas accueillir de visiteurs.
  • De plus, les entraînements ne sont pas accessibles durant les grands tournois (Hon Bashô) de Tokyo, Nagoya, Osaka et Fukuoka et durant les tournées dans les provinces japonaises, ni la semaine juste après les grands tournois (voir le planning des tournoi)
  • La plupart du temps, la participation aux séances est gratuite, mais c’est à la discrétion de la heya.

Il faut donc d’abord sélectionner celles qui offrent la possibilité de visite et appeler avant pour s’assurer de la disponibilité de la séance par rapport aux dates de tournois. Pour cela, un coup de téléphone sera apprécié et il faudra aussi demander à partir de quelle heure on pourra venir. Si cela n’est pas possible pour diverses raisons, ne pas insister !

Le premier écueil est donc de contacter la heya où il y a en général peu de personnes parlant une autre langue que le japonais. Pensez à vous faire aider par la réception de votre hôtel par exemple. Idéalement, il vaut mieux appeler un jour avant seulement en évitant de prévoir la visite un samedi ou un dimanche.

Le sésame qui vous ouvrira les portes est la phrase suivante :

稽古の見学はできますか?
keiko no kengaku wa dekimasuka ?  (Trad. : puis-je assister à l’entraînement?)

Il faut ensuite venir assez tôt pour avoir une place libre (il n’y a pas de réservation) : en général dès 8 heures le matin.

Quelles règles à suivre dans les locaux de la heya ?

Vous avez trouvé une heya qui veut bien vous accueillir ?

Certaines règles doivent être absolument suivies par les visiteurs, sous peine de vous faire éjecter de la salle.

Une heya n’est pas prévue pour recevoir les touristes. Les lutteurs s’y entraînent tous les jours sérieusement et il est primordial de leur montrer du respect ainsi qu’au maître des lieux.

Entrer dans une heya c’est un peu comme mettre les pieds dans une église ou un lieu de recueillement en Occident, il faut respecter les règles que voici :

  • Arrivez tôt le matin
    • L’entraînement débute toujours à l’aube.
    • Plus les lutteurs sont bas dans la hiérarchie et plus ils débuteront aux aurores.
    • De plus, si la heya est petite et qu’elle n’a pas beaucoup d’apprentis, la séance pourra se terminer vers 9h alors que les plus grandes structures finiront autour de 11h.
  • Soyez poli et discret
    • Vous êtes au Japon, dans un pays soucieux des bonnes manières. Après vous être déchaussé à l’entrée, la politesse veut que vous saluiez l’oyakata en arrivant. Pour cela, inclinez-vous comme le font les Japonais. Attendez qu’une personne du staff vienne désigner votre place et asseyez-vous sans négocier.
    • Vous allez sans doute assister à des moments intenses, parfois violents que vous aurez envie de commenter avec votre voisin(e). Restez discret et parlez quand la séance sera finie. Les chuchotements peuvent être dérangeants pour les lutteurs donc abstenez-vous-en.
    • La séance peut durer 2h ou 3h et rester assis en tailleur est très difficile pour les jambes ! Gardez toujours une position adéquate et ne vous allongez pas et ne vous levez pas pour vous dégourdir.
    • N’allongez pas vos jambes, c’est irrespectueux de montrer le dessous de ses pieds et de les pointer vers le dohyô.
    • C’est parfois dur de rester ainsi, mais il faut savoir prendre sur soi. Pour cela, les jeunes enfants sont à éviter.
    • Le dohyô, la surface faite de terre et de sable où les lutteurs pratiquent est sacrée. Restez à distance et ne posez jamais le pied dessus !
    • De même, pensez à ôter chapeau, casquette, foulard et lunettes de soleil en entrant et éteignez votre téléphone.
    • Il est également interdit de fumer, de boire et de manger (même du chewing-gum)
    • N’amenez jamais avec vous un imposant bagage car l’espace est limité.
    • Si vous avez des tatouages visibles, essayez de les recouvrir du mieux possible, car ils ne sont pas toujours acceptés dans la société traditionnelle japonaise des beya.
  • Prenez des photos, oui, mais…

Regarder les entraînements de sumô est une expérience très enrichissante et très photogénique. Vous voudrez garder des souvenirs de ces moments-là alors voici quelques conseils pour le faire dans de bonnes conditions.

  • Bonne nouvelle, les photos sont autorisées durant la séance, mais à condition de ne jamais utiliser de flash pour ne pas gêner les lutteurs.
  • Il est quand même préférable de demander l’autorisation au début de la séance.
  • Il se peut qu’il y ait déjà du monde qui soit arrivé avant vous et que ces personnes soient assises devant. Cela peut gêner pour prendre des photos, mais tant pis, n’essayer pas de changer de place.
  • Ne vous déplacez pas et ne vous levez pas.
  • Restez jusqu’à la fin
    • Quand on demande à assister à un entraînement de sumô, on s’engage à rester jusqu’à la fin de la séance. Ne partez pas avant que l’on vous en donne l’autorisation.
    • De même, n’insistez pas pour rester une fois que l’on vous invite à quitter les lieux.
    • Ne demandez pas à partager le chanko avec les lutteurs. Il n’y en a pas pour les visiteurs. En revanche, il existe de nombreux restaurants spécialisés à Ryogoku pour ça !
    • N’oubliez pas de demander à la fin complète de l’entraînement l’autorisation des lutteurs pour prendre des photos posées avec eux ou leur faire signer des autographes.

Pour vos visites il est conseillé de vous munir :

  • d’un plan de la ville ou du quartier car certaines beya sont difficiles à localiser,
  • pensez à utiliser la fonction GPS de votre smatphone ou prenez un taxi,
  • de votre appareil photo pour garder quelques souvenirs,

Facultatif, mais pratique : 

  • le livre « ôzumô rikishi meikan» (大相撲力士名鑑) en vente au Kokugikan pour 1000 yen afin de tout connaître des beya,
  • quelques shikishi : cartons similaires aux tegata en vente dans tous les kombini pour demander des dédicaces,
  • un gros feutre marqueur pour les dédicaces,
  • un carnet et un stylo pour prendre des notes,

Important :

Vous l’aurez compris, assister à un entraînement n’est pas anodin.

Il est donc fortement déconseillé d’y aller avec des enfants ou si vous-même vous ne pouvez pas rester assis par terre 2h d’affilée.

Le suivi strict de la règle est obligatoire.

Comprenez bien qu’il est important de véhiculer une bonne image des étrangers car si celle-ci est ternie, les heya pourraient interdire à l’avenir les séances publiques.

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9 commentaires

  1. bonjour, depuis plusieurs années le rendez vous quotidien durant les 15 jours du basho est de se retrouver par visio ou telephone devant le sumo. c’est devenu pour nous une passion, on suit l’évolution des combattants d’un basho à l’autre. Loin du japon, comment obtenir des autographes ? nous connaissons beaucoup de ces sumotori et nous respectons chacun d’entre eux . merci de votre réponse

  2. Merci beaucoup pour votre réponse !
    On s’armera de patience avec nos switchs 🙂 ça doit valoir le coup d’attendre quelques heures.

  3. Bonjour. Oui, il y a une centaine de places disponibles à la vente sur place mais il faudra faire la queue très tôt le matin pour les avoir.

    Les places en vente sur le site de son pas uniquement celles de devant mais également tout au fond, à l’exception du dernier rang qui sont les fameuses places libres vendues le jour même.

    Bon courage !

  4. Bonjour,

    Sur le site, il n’y a plus aucune réservation http://sumo.pia.jp/en/vacant/va03.jsp disponible. Nous voulons y aller le lundi 19 mars, est-il tout de même possible en y allant sur place et en faisant la queue comme vous l’avez indiqué en commentaire ? les places du site sont-elles uniquement celles de devant ?

    Merci d’avance 🙂

  5. Bonjour nous partons du 23 avril au 4 mai, je ne pense pas qu’il y aura de combats, mais aimerions voir l’endroit des combats, merci pour les. Infos

  6. Bonjour,
    Je confie la réservation à l’agence Marco vasco qui s’occupe de l’organisation de mes voyages au Japon (vols, hôtels, pass rail…) suivant mes demandes.
    Bon voyage
    Daniel

  7. Bonjour,
    Pour assister aux tournois, le plus simple est de faire la queue tôt le matin (pour le dernier jour, il faut venir vers 05h00, sinon, vers 07h30/08h00) car il y a un quota de places (200 je crois) qui sont systématiquement vendues chaque matin pour le jour-même. Le prix est très bas (2.200 yens – une place par personne) et les sièges disponibles sont situés au dernier rang, mais le matin jusqu’en début d’après midi vous pouvez circuler librement et même être au plus près du dojo pour voir les lutteurs non professionnels. C’est vraiment très impressionnant.
    Bon voyage !
    Béatrice

  8. Bonjour, comment avez vous obtenu votre place? Je prépare un voyage et cherche à assister à la dernière journée d’un tournoi.

    Merci

  9. Bonjour, Merci pour tout ces renseignements. En voyage au Japon en mai prochain je vais assister le 19 à une journée du Bashô. J’ai eu la chance de voir Hakuho encore ozeki en mai 2007.
    cordialement

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